mercredi 6 juin 2018

Mes rendez-vous de l'été... Où me trouver en juin?


Bonjour,


Depuis la fermeture de mon atelier au Guilvinec, peut-être certains d'entre-vous se demandent où ils vont bien pouvoir me trouver  !


Voici une liste non exhaustive des différents endroits où je serai présente au mois de juin...


Dédicaces de mon livre


  • Vendredi 9 juin: 
Centre culturel Audierne. Espace E. Leclerc.
Dédicaces de mon livre de 10h à 18h.

  • Jeudi 14 juin. Pointe du Raz. 14h - 18h
Dédicace de mon livre au "Pays des Légendes" sur l'Esplanade de la Pointe du Raz

En vous espérant nombreux...




Expos


  • Lundi 11 juin (tous les lundis). 10h - 18h30
Chapelle de Tronën. Expo de plein air.


  • Vendredi 15 juin - lundi 18 juin. Penmarc'h
Salon des Arts. Salle Cap Caval


  • Du 15 juin au 30 septembre. Loctudy.
Expo vente tout l'été, à l'entrée du Manoir de Kérazan.


  • Lundi 18 juin. (tous les lundis). 10h - 18h30

Chapelle de Tronën. Expo de plein air.


  • Lundi 25 juin. (tous les lundis). 10h - 18h30

Chapelle de Tronën. Expo de plein air.


Espérant que le vent ne sera pas trop méchant... 




Autour du livre.


  • Samedi 30 juin. Saint Jean de Trolimon. 19h30 - 23h
Au petit Saint Jean.
Scène ouverte. Lecture, par les auteurs, de passages de leurs œuvres. 



Le Goûter






vendredi 25 mai 2018

Pourquoi et comment j'ai écrit mon livre....


Je suis née à Marseille, le 2 juin 1958.

 Je suis artiste peintre autodidacte depuis l'âge de 24 ans. 
Pendant dix ans, mes sujets de prédilections étaient les portraits, les paysages souvent en miniatures et les scènes intimistes avec souvent des enfants de mon entourage, comme ici, une de mes nièces...

Inès au réveil. 1991
En 1992, j'ai commencé à dessiner mon petit personnage, ma Bigoudène. 

aquarelle 1992
En 1998, lasse de peindre dans la rue, j'ai ouvert mon premier atelier au public. 


auto portrait 1998

Pendant les années qui ont suivi, beaucoup de gens me suggéraient d'écrire une histoire...


la lessive, 1998

  de faire une bande dessinée...

miniatures 2003


 ou de faire une bio...

Une bio, pas question.  C’était déjà difficile, voire impossible, de parler de moi.


Peindre à Notre Dame de Paris... 2001



Alors, imaginer une histoire...


les Voleurs de confitures 1999



Si bien que, d'année en année, je remettais toujours à plus tard l'idée. 

J’espérais, par paresse, que quelqu'un m'écrirait une jolie histoire mais les scenarii qu'on m'envoyait ne collaient pas avec ce que mon personnage m'inspirait. 

Et puis, un jour de printemps 2017, je me suis décidée. 

Au départ, je pensais faire simplement un livre avec mes aquarelles accompagnées d’une légende. Ça devait être très rapide, pas de prise de tête, pas de nuits blanches passées à écrire des phrases pleines de fioritures.

Je fais de la peinture, pas de l’écriture…

Mon livre était prêt dans ma tête, y’avait plus qu’à… 

Mais...
Le petit grain de sable, ça a été Brigitte, une amie rencontrée cet automne, issue d’une famille très littéraire. 

Son frère Jean-Michel, correcteur dans une maison d’édition,  m'a d'ailleurs aidée à la correction 
  • 83 re-lectures, 
  • 956 virgules, 
  • 102 points de suspensions,
  •  48 guillemets, 
  • une vingtaine d'expressions yaourt,
  •  très peu de fautes d’orthographe  👦👧👧 
  •  et quelques fautes de langage 
 
- telles " qu'un chameau assoiffé "  première page- 


Dédicace spécial Jean-Mi...



Or, quand on parle d'un projet à Brigitte, on ne peut plus revenir en arrière, impossible de se dégonfler..

 Le moment venu, Bribri était là, prête à m’aider dans la mise en pages du livre.

Un vrai raz de marée, cette fille ! 

Elle arrive, remue tout, prend un banc et s'installe à côté de moi, face à mon ordinateur. 

Moi, j'étais sur le point de faire mes copiés-collés, en me réjouissant intérieurement:


" Ce soir, j'aurai fini... "



" Mais non ! ça se passe comme ça! m'édicte mon amie. Il faut que tu expliques d'abord comment ta Bigoudène est venue, dans quelles circonstances, pourquoi, quand, où ! Et puis après, seulement après, tu dois faire un chemin de fer, une chronologie... "


dédicace du livre pour Brigitte.


Mais non ! Mais moi, je veux faire un livre avec mes aquarelles, j’ai pas envie de raconter ma vie…

Voilà! L'envie m'avait passé, plus question de ce bouquin...

Mais j'avais promis et, mon entourage, les copines de la rue de la Marine où j'avais mon atelier faisaient le blocus devant ma porte:

" C'est pour acheter ? Non ? C'est pour causer ? Ha non, ça va pas être possible : elle travaille (pour une fois ^^ ) faut la laisser tranquille..."





Les filles de la rue de la Marine, le Guilvinec. Collage digital avec mes aquarelles.




Flûte ! J'étais attachée à ma chaise par le fil invisible des copines et contrainte de taper sur le clavier...

C’était, il y a 25 ans, un jour de cafard intense, j’étais désorientée, fauchée, grippée. Bref, c’était un jour glauque.


 Alors, j’ai commencé à écrire la première phrase et la suite est partie en vrille ! 


 





Mais je jure que tout est vrai, ou presque vrai…









 PS: je dédie cet article aux filles de la rue Marine, à Bribri, à Jean-Mi et à tous les autres qui m'ont encouragée...


mardi 22 mai 2018

Olifant, un nouvel ami

Bonjour à tous!

Depuis quelques jours, je m'exerce sur une nouvelle technique.

Oui! J'ai enfin craqué pour une tablette graphique!

 J'attendais d'avoir les finances pour acheter la rolls des Wacom, une cintiq etc, vous savez, celle avec laquelle on dessine direct sur l'écran!

J'attendais, j'attendais, j'attendais, louchant régulièrement sur les articles vantant le bel objet...

Au moins quatre ans, j'ai attendu...

Les finances n'étant toujours pas au rendez-vous, comme un gamin louchant sur des oeufs de Paques en janvier, je me suis laissée tenter par la 2cv des wacom....

La Wacom intuos M.



Ben, pour une 2cv, elle est vraiment pas maaaaal!

Vite reçue, vite déballée, vite expérimentée.

Bon, faut dire que les premières minutes ont été décevantes. Faut pas s'attendre à des miracles: c'est pas parce que vous aurez une tablette graphique entre les mains que vous saurez dessiner, hein... Mais franchement, dessiner par écran interposé, c'est pas si compliqué!

Depuis, je parcours les tutos sur youtube, avec cette curieuse impression de retourner sur les bancs de l'école! Je ferai un article plus détaillé sur les caractéristiques et les possibilités de la tablette, les tutoriels que j'ai pu expérimenter mais là, tout de suite, ce que je peux vous dire, c'est:

si, comme moi, vous avez hésité, alors foncez!

 Il faut, certes, beaucoup s’entraîner à dessiner pour avoir plus de maniabilité. En même temps, quand on a fait de l'aquarelle son métier, n'est-ce pas ce que l'on est sensé faire tout le temps....

 Je suis toujours sur mon petit Olifant et comme j'ai pas d'éléphant sous la main, juste un chien, deux chats et des poules, je parcours les vidéos Youtube, je fais des arrêts sur image, je reviens en arrière, je prends des notes, fais des croquis...










Et j'ai fait une animation! Oh pas grand chose: un truc de quelques secondes, où l'on voit Olifant parler, parler, parler...

Hé! Vous saviez que, pour une animation qui ne soit pas saccadée, il faut pas moins de 12 images par seconde???

Le croquis est au crayon mais j'ai ^pas pu résister au plaisir de vous le montrer....








N'hésitez pas à laisser vos commentaires, vos conseils, vos suggestions!

Vous pouvez me retrouver sur

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mercredi 31 janvier 2018

Vive la recette des crêpes bretonnes!


Didondidondidon, dans deux jours, c'est la Chandeleur! 


Mmmmm! Les crêpes, comme c'est bon! Ca craque sous la dent ou c'est moelleux à souhait selon les ingrédients incorporés dans la pâte. Ça plaît à tout le monde, les petits comme les grands. Ça dégouline de caramel au beurre salé, de chocolat ou de confiture à la fraise, ça sent l'orange, la vanille ou le rhum et, surtout, on n'en a jamais assez.

Ça y est, je vous ai mis l'eau à la bouche? Mais quoi... vous ne savez pas faire les crêpes?

Alors, foncez! Foncez commander vos trois douzaines chez la crêpière d'en bas de chez vous.

En plus, comme c'est mercredi, aujourd'hui. et que les copains de Casimir viennent passer l'après-midi à la maison, vous allez bien prendre un peu d'avance...

Oui, mais voilà: vous n'habitez pas en Bretagne, l'endroit où les crêpes, on n'attend pas la Chandeleur ou, comme autrefois, le vendredi, pour en manger. Les crêpes, ici, c'est le plat national. On est malheureux si on n'a pas sa douzaine en haut du réfrigérateur et les crêperies bretonnes, c'est comme les restaurants à tapas en Espagne, on en trouve même en rase campagne...

Donc, puisque la crêperie la plus proche se trouve à 28,300 km de votre domicile, selon Google maps, et que celles du supermarché ont la consistance du caoutchouc, il va falloir apprendre à confectionner vos crêpes vous-même! 

Oui mais, quelle recette?


Bougez pas! Ou plutôt, si! Allez acheter un bilig et si vous n'en trouvez pas, une poêle ( qui n'attache pas, hein ) fera l'affaire.

Je vais vous donner le secret d'une pâte à crêpes réussie! 





Cette recette est pour les gens qui ne sont pas intolérants au gluten, comme moi. Désormais, je n'utilise plus que des farines sans gluten (sarrasin, châtaigne, riz, maïs, noix) et je n'incorpore plus de lait animal ni de beurre. 

Recette des crêpes bretonnes



Pour cette recette qui ravira petits et grands, il vous faudra 

  • 500g de farine de Froment 
  • 250gr de sucre roux en poudre (si vous trouvez que c'est trop sucré, vous pouvez en mettre moins, n'est-ce pas... )
  • un bâton de vanille naturelle
  •  un litre de lait entier de vache bretonne ou, à défaut, du lait si possible bio, c'est meilleur (y'a plein de cochonneries dans le lait industriel )
  •  10 gr de sel de Guérande
  •  3 oeufs de poule mais vous pouvez essayer avec des œufs de cane, de caille, d'autruche et vous me direz si le résultat final a été à la hauteur de vos attentes...
  •   50 gr de beurre de baratte demi sel 
  • un verre à moutarde rempli d'eau. 
  • N'oubliez pas les confitures, le miel, le chocolat et le rhum pour les enfants de plus de dix-huit ans.


Faites bouillir le lait avec le bâton de vanille, puis laissez refroidir.
Dans une terrine, mélangez la farine,  le sucre en poudre, les œufs, le  sel puis la moitié du lait duquel vous aurez retiré le bâton de vanille.
Ajoutez le beurre fondu puis, petit à petit, le restant du lait coupé avec l’eau.

Si la préparation présente des grumeaux, passez-la au chinois (passoire en fer à grilles fines).

Laissez reposer 1 heure ou deux et couvrez, surtout si vous avez un chat qui rôde dans les environs.



Pendant ce temps, vous pouvez aller faire un tour... 

Cueillir des pommes




 ou aller à la pêche...




Ca y est, vous êtes revenue? 

Bon, on va préparer le bilig, maintenant!


Dans une autre terrine, mélangez 200g de saindoux avec un jaune d’œuf.
Faites chauffer le bilig.
Garnissez une petite boîte de conserve vide, préalablement nettoyée, avec une grosse boule de coton enveloppée dans un chiffon de lin propre que vous ferez dépasser de trois centimètres.

Lorsque vous serez prête, louche et rozel (râteau) à portée de main, tamponnez votre chiffon de la préparation saindoux-œuf
et essuyez la plaque de cuisson chaude.

Cette opération débarrassera le bilig des brisures antérieures et rendra la plaque antiadhésive.

Remuez bien la pâte et… armez-vous de patience.

Bon allez, courage! On commence... Versez une louche de pâte sur la plaque.

Et là, vite, vite, avec le rozel, faites un large mouvement concentrique de façon à étaler finement la pâte.

Quand vous voyez les bords se colorer, retournez la crêpe avec une spatule en bois.

Servez chaud avec sucre,  chocolat, miel ou confiture...




Et puis, ne vous inquiétez pas si vous ratez quelques crêpes. 
Le chien, le chat et les poules en seront heureux!



Malgré-tout, si, au bout d’un mois d’essais acharnés, vous ne parvenez toujours pas à maîtriser le bilig, plutôt que de passer pour une mauvaise grand-mère, offrez-le à votre neveu (sauf si c’est lui qui vous l’a offert).

 Les crêpes faites à la poêle, qu'elle soit en fonte ou en téflon, sont délicieuses et, au moins, on peut les faire sauter jusqu’au plafond!






Bon appétit!




dimanche 30 octobre 2016

Le Phare de la Vieille. Pointe du Raz. Ou la véritable histoire de la Ville d'Ys...

 

Le Phare de la Vieille. Pointe du Raz.

Ou la véritable histoire de la Ville d'Ys...


A propos du Phare de la Vieille, un site que je me suis souvent plu à peindre,il faut savoir que, mise à part la beauté incontestable de l'endroit, c'est l'un des coins de France les plus dangereux au monde!

 Ne dit-on pas qu'entre l'Ile et la Pointe, c'est le cimetière des hommes, selon un célèbre proverbe breton?


Mais bon, rien n'arrive par hasard, diront ceux qui prêchent la physique cantique, et les autres qui parlent de malédiction...

Il faut dire aussi que l'histoire avait mal commencé et a donné lieu à bien des versions.

C'est un peu logique puisqu'à l'époque où les faits se sont déroulés, les stylos n'existaient pas, et encore moins la parole écrite. On se transmettait les choses de la vie et les événements marquants par le verbe...

Parait-il que si l'endroit est maudit, c'est par la faute d'une femme, la fille du roi Gradlon. 


Après la mort de sa maman, la petite était si aimée et si choyée par son papa de roi, que ce dernier fit construire, rien que pour lui faire plaisir, une ville qui donnait l'impression de naviguer sur les flots.

La Ville d'Ys dont seul, le généreux papa, le roi Gradlon, possédait la clef et alors, là, pas question de la refiler à qui que ce soit, même pas à sa fille chérie...

Voici l'histoire, la vraie, telle que je l'ai entendue de la bouche d'une vieille femme de pêcheur:


Tout le monde vivait heureux dans cette ville splendide, protégée des vents et des tempêtes par de puissantes murailles que des centaines de milliers d'ouvriers, sous la férule de korrigans impitoyables, avaient érigées, l'histoire ne disant pas au prix de combien de vies.

Chaque jour, des fêtes orgiaques avaient lieu et les visiteurs aussi bien que les habitants y menaient une vie totalement dissolue.

Souvent d'ailleurs, Saint Guénolé venait y faire un tour. Pas pour le plaisir, c'était un saint.

Saint Guénolé exhortait les habitants à un peu plus de tenue, sous peine de voir leur ville d'Ys détruite par les foudres divines.

Mais comme à chaque fois que quelqu'un prévient d'une catastrophe imminente, le saint était hué et on le priait d'aller voir ailleurs...

La ville n'était-elle pas construite de façon à résister à tous les assauts, qu'ils fussent marins ou célestes?

La petite princesse, de son côté, avait grandi. 


C'était devenu une jolie jeune femme. Comme elle aimait les hommes et qu'il était hors de question qu'elle eût une relation suivie, elle avait fait un pacte avec l'océan.

Elle serait sa fiancée éternelle et, en échange, la mer lui livrait tous les matins les navires échoués et leur richesse. Ne restait plus à la princesse qu'à choisir parmi les échoués, soit un marin égaré, soit un fier chevalier qui ne savait pas dans quelle galère il allait se fourvoyer.

Croyant à un jeu coquin, et tout émoustillé, le fiancé éphémère enfilait de bon cœur le masque que la princesse avait préparé pour le rituel. Au petit matin, clac! le masque se resserrait autour du cou du malheureux et en quelques instant, il passait de vie à trépas.

On nettoyait tout, pendant qu'un sbire de la princesse emportait le corps et allait le balancer par-dessus les flots, loin derrière la Baie des Trépassés.

Mais voilà qu'un jour, il arriva à la jolie ville d'Ys, un cavalier qui n'entendait pas se laisser conter fleurette aussi facilement.

A force de minauderies et de battements de cils, la jeune femme réussit à l'attirer dans sa chambre. Mais alors qu'il lui caressait les cheveux de ses longs doigts crochus, une énorme bourrasque fit trembler la ville entière.

Bravache, Dahut (c'était le nom de la princesse), souffla:

"Même pas peur, c'est mon père qui a les clefs..."

 Ce à quoi le chevalier rétorqua que son père était sénile et que c'était à elle, belle, jeune et intelligente, que revenaient les clefs. Elle pourrait les lui voler pendant son sommeil...

La princesse orgueilleuse ne se le fit pas dire deux fois. Mais ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est le gigantesque tsunami s'abattant sur elle dès qu'elle eut la clef entre les mains.

Le roi, en se réveillant, s'aperçut que la digue protégeant la citadelle s'effondrait, que Dahut suffoquait sous des trombes d'eau et qu'elle le suppliait de l'emmener loin d'Ys.

Alors, il siffla sa monture, un dragon des mers, jeta sa fille sur la croupe et tenta d'échapper à l'océan déchaîné.

Ils étaient encerclés de toutes part par des vagues énormes, et soudain, au cœur de la tempête, apparut, tel un spectre, le chevalier si mystérieux que la princesse avait tenté plusieurs fois de séduire et qu'elle n'avait pas reconnu.

Gast! C'est Saint Guénolé! s'écria le roi, réalisant qu'il avait quitté son refuge contre les tempêtes et représailles de toutes sortes. Il n'était plus qu'un pauvre hère balancé par les tumultes des flots, le poids de sa fille dans le dos.

"Ha! tonna Saint Guénolé, Gradlon, tu n'as plus les clefs de ta ville pour te protéger! Regarde ce que j'en fais, de ta ville! Et si tu veux pas finir en repas du soir pour les poissons, balance ta criminelle de fille dans l'eau! 

Désarçonné, le roi perdit l'équilibre, se retourna et vit sa ville et tous ses habitants s'enfoncer dans la mer.

La princesse tomba dans l'eau. De colère, à voir tout le gâchis qu'une simple clef avait causé, Gradlon donna un puissant coup de pied à sa fille qui fut définitivement engloutie dans l'océan qu'elle aimait tant autrefois.

Pour la punir de tous ses crimes, elle fut alors condamnée à errer dans les environs, embrassant d'un baiser mortel le premier pêcheur qui s'égarait par-là.

Ainsi, depuis la nuit des Temps et pour l’éternité, plus jamais elle ne pourrait céder aux plaisirs de la chair. A peine embrassé, l’infortuné marin mourrait...

Gradlon, lui, fila vers Quimper, petite ville située dans les terres. Il ne voulait plus jamais voir ni la mer ni ses rochers.

Après bien des déboires, il se reconvertit en gentil hôtelier, fit fortune, oublia sa fille, devint un notable puissant à qui l'on finit par confier les clefs de la ville.

Quand il fut mort, on érigea une statue en son honneur, pour le remercier d'avoir si bien développé le tourisme dans la ville de Quimper. 

CQFD: l'amour paternel tient parfois à bien peu de choses... 



Des centaines d'années plus tard, on décida de construire un phare qui permettrait aux navires et aux marins en détresse de ne plus croiser le chemin de la princesse au baiser mortel. Il fallut pas moins de dix ans, pour le terminer et le renforcer.

On l'appela: le Phare de la Vieille...



Poster Edition d'artiste. Le Phare de la Vieille
Aquarelle N.Pastor. Le Phare de la Vieille.




 Je suis artiste peintre autodidacte depuis 35ans.

Les techniques que je privilégie sont l'aquarelle et toutes les techniques miscibles sur papier.



 Une petit bio? 



Je suis artiste peintre autodidacte.

Peintre de la rue et du métro, je n’ai participé à aucun concours ni aucun salon.

Je n’ai reçu aucune récompense, si ce n’est celle des passants…



 1958. 


 Je suis née en 1958 à Marseille, de parents d’origine espagnole.

Ma grand-mère paternelle, issue d’une famille de vignerons jurassiens, avait épousé mon grand-père, fermier colon installé au Maroc, par le biais d’une petite annonce aperçue dans une « gazette » de l’époque.

Je suis venue au monde quelques trente ans plus tard, d’une mère d’origine hispano-brésilienne au caractère fantasque et d’un père qui avait toujours la bougeotte.

C’est ainsi que nous avons déménagé une bonne dizaine de fois jusqu’à mes quatre ans, essayant tour à tour le Canada, les États Unis, ou la France comme Terres de Cocagne.

Cependant, les efforts de mon père pour aller faire fortune ailleurs que sous la férule de son père, se soldant chaque fois par des échecs cuisants, nous revenions toujours à la jolie petite ferme rose que j’aimais tant.



1964. 


J’avais six ans quand mon enfance s'est évaporée.

Depuis, je suis toujours en quête de ces souvenirs qui ont bercé des générations d'adultes.

Je suis donc une voleuse de souvenirs, entrant dans des intérieurs parfois sombres et poussiéreux, souvent austères, et par la force du rêve, j'imagine des enfants posés là, faisant des bêtises ou réclamant un signe de tendresse.

Je dessine des grands-mères au front bienveillant, au caractère facétieux, souvent dans des situations, on va dire "cocasses".


1974.


 Je quitte l'école, ou plutôt, l'école me délaisse.

Alors que je poursuivais une tranquille scolarité, passionnée de français, de langues mortes, d'histoire et de dessin, une catastrophe est survenue dans mon existence de collégienne qui aura des répercussions terribles pour le restant de ma vie.

Ce fut l'arrivée des maths modernes!

J'ai cru à une mauvaise blague et, dès les premiers cours, je me suis totalement désintéressée d'ensembles qui n'existaient pas, de lettres additionnées les unes aux autres et qui, soi-disant, donnaient la résolution d'un problème extrêmement complexe.

Mais, vous dites-vous, on s'en fiche. Les maths modernes, c'est dépassé!

Hé ben non, pas en 1971 et des poussières!

Prof de français-latin, tu ne peux pas. Entrer aux Beaux arts, c'est impossible. l’École Hôtelière, non.

Furent les réponses que m'opposa mon prof principal à l'issue de la troisième, ponctuant chacune de ses phrases par des "t'es nulle en maths"...

Faut dire qu'il avait inventé, avec moi, un nouveau concept de notation des devoirs, les miens le faisant pleurer de rire parfois: les -2, -3, -10, -20, estimant que le zéro de la voisine était plus mérité que le zéro de mon devoir.

Affublée d'un bégaiement m'obligeant, par la cruauté des adolescents de ma génération, à la solitude, traînant une valise de complexes et de non-dits, j'abandonne mes rêves d'études.

Sans bagage, je rentrai dans la vie active en multipliant tous les petits boulots qui étaient à ma portée.


 1983.


 Sur un coup de tête, je décidai de quitter mon dernier emploi pour la peinture.

Totalement inculte, je me suis mise en peinture comme d’autres entrent en politique ou en religion: avec ferveur.

Dès que je commençais à peindre, mes complexes, mes peurs, mon marasme s’atténuaient. Il suffisait d’un peu d’eau pour faire chanter les couleurs.

C’était magique…

Pour vivre alors, je vendais mes peintures dans la rue et dans le métro.

Les débuts ne furent pas aisés, Je faisais des toutes petites miniatures de paysages que j’imaginais à partir d’illustrations en noir et blanc issues du magazine: La Gazette de l’Hôtel Drouot.

L’hebdomadaire, pour un prix plus que modique, regorgeait de peintures en tous genres que je revisitais avec plus ou moins de bonheur.

Je vendais ces tout petits morceaux de papier entre 20 et 30 francs (3 et 4.50€) et souvent on me les achetait pour me faire plaisir.

L’important était que j’aie assez d’argent pour payer ma chambre d’hôtel chaque soir.


1985


 Février.


 J’ai découvert un tout petit coin de Bretagne!

Ma première vision de la Bretagne fut l’aube qui effaçait les limbes de la nuit sur les dunes de Tréguennec, berceau par excellence du Pays bigouden.

Ce fut un choc sans précédent.

Les ciels de plomb ou de pastel, les arbres couchés par les tempêtes, les contrastes saisissants, les maisons aux murs couleur de lait et aux toits noirs, la végétation si luxuriante que c’en était presque indécent, les pierres racontant chacune une histoire, les gens si vrais, si authentiques!

Enfin, je trouvai ici matière à rêver et imaginer des tas de choses...

Je tombais littéralement sous le charme!


 1991.


 C’est un soir de l’hiver 1991, alors que tout allait mal, que ma grand-mère est arrivée, surgissant du néant.

Griffonnée au stylo à bille sur une feuille de papier à carreaux, elle avait une coiffe presque aussi haute qu’elle et un tablier suffisamment ample pour y absorber les peines des enfants.

Ce n’était qu’une grand-mère de bande dessinée mais dans ses yeux de papier, je pouvais y mettre toute la lumière que je voulais…


 1993.


 Pendant six années, ma grand-mère m’a suivie partout, rangée entre des paysages nostalgiques et des portraits d’enfant.

Petit à petit, d’année en année, j’avançais. Les passants finirent par me dire de plus en plus souvent que ma place n’était pas dans la rue.

Mais par manque d’assurance, et parce que les rares tentatives pour aller prospecter des galeries se soldaient par des refus teintés de mépris, je préférais la facilité et m’installer sur mon petit bout de trottoir.

Là, il me suffisait de baisser la tête, commencer à peindre pour tout oublier autour de moi.


 Automne 1997. 


 Je rêvais tellement de la Bretagne que je finis par m’y installer, en me demandant avec incertitude de quoi j’allais vivre…


 Eté 1998. 


 A la suite de quelques expos qui rencontrèrent un petit succès, j’ouvris une petite galerie à Quimper.

Mes sujets étaient variés, allant de paysages bucoliques à des portraits d’enfants ou des scènes intimistes mais c’étaient mes aquarelles de bigoudènes qui suscitaient l’enthousiasme.


 1998-2016


 L’aventure commençait… 


Un dessin de Bigoudenes en cours. Nicole Pastor
Dessin en cours.